Léonce Fougeron
Léonce FOUGERON a marqué de son emprunte le village de Breilly. Dans la deuxième moitié du XIXeme siècle, il jouait pleinement son rôle de notable local, typique de l’époque, un homme riche établie dans le village et qui le gère.
Léonce FOUGERON est né à Orléans le 22 décembre 1837. Sa mère Louise FOUGERON, née COULON et native d’Amiens, est alors âgée de 23 ans. Son père Adolphe FOUGERON , propriétaire dans la région orléanaise, est âgé de 35 ans. Ce dernier décède à Orléans en 1841 et laisse Léonce orphelin de père à 4 ans.
Après la mort de son mari, la désormais « veuve FOUGERON » revient dans la Somme, sa région natale, avec ses deux enfants Alice et Léonce. La veuve FOUGERON est à l’origine de la construction du château et en est la première occupante avec ses enfants.
En 1951, le recensement de la population nous apprends que la petite famille est établie à Breilly, avec tout le personnel nécessaire à une vie bourgeoise.
Léonce FOUGERON se forme à l’école d’agriculture de Grignon. Il développe la ferme attenante au château et gagne une certaine renommé pour son élevage de chevaux notamment. On trouve de nombreuses traces dans les écrits d’époque de prix gagnés à des concours agricoles ou de son apport pour l’agriculture et l’élevage dans la région. Il est vice-président de la Société des Agriculteurs de la Somme.
Sa carrière d’agriculteur et de politicien local semble avoir été riche et accomplie, par contre sa vie privé est plus malchanceuse : il perd sa fille cadette Louise qui décède à 16 ans seulement et sa femme Angélique à 36.
Voici une citation, datée de 1862, d’un bulletin des comices agricoles de l’Arrondissement de Saint Quentin (Bulletin, Numéros 10 à 12, page 93) :
M. Fougeron est un jeune homme ancien élève de Grignon qui consacre son temps et sa fortune à faire de l’agriculture. Ses succès répondent à ses efforts. C’est un noble exemple qu’il donne aux fils de famille qui dissipent leur santé et leur fortune sans profit pour l’ordre social.
carrière politique
Il est qualifié de conservateur et républicain dans les journaux. Il exerce les fonctions de:
- maire de Breilly pendant 19 années (de 1871 à 1890),
- conseiller général de la Somme (?),
- conseiller d’arrondissement d’Amiens, du canton de Picquigny (1870-1880?),
- conseiller général de Picquigny (1881-1891 ?).
Sa candidature à la Légion d’Honneur témoigne de son appartenance au partie républicain de l’époque (opposé aux royalistes). Il a comme soutien Albert DAUPHIN, sénateur de conviction républicaine modérée voire conservatrice (fiche Wikipedia).
En 1877, un incident a émaillé sa carrière politique : il est suspendu de sa fonction de maire quelques temps, des suites de la crise dite du 16 mai 1877.
Après le décès de Léonce, son « bras droit » Jean-Baptiste RAPPE est élu maire de Breilly et le restera jusqu’à sa mort en 1977. Quant à son mandat de conseiller général, il sera repris par Henri SAINT.
Légion d’honneur
La croix de la Légion d’honneur a été accordé à Léonce FOUGERON en 1881. Le dossier consultable en ligne sur la base LEONOR du ministère de la Culture, ainsi que le dossier présent aux archives nationales apportent de précieuses informations sur la carrière de Léonce.
On y apprend qu’il entretenait de nombreux étalons entre 1860, avec son haras privé, suite à la fermeture du dépôt d’étalons d’Abbeville.
Sa candidature pour la décoration a été soutenue par un sénateur républicain M. DAUPHIN, qui a eu une communication régulière pour pousser le ministre de l’Agriculture à lui décerner la médaille. Le sénateur DAUPHIN souligne la dimension politique de la décoration, afin de soutenir FOUGERON à une prochaine candidature à la députation pour le partie républicain. On y confirme les nombreux succès de FOUGERON aux concours agricoles, avec notamment 200 médailles reçues. On note aussi sa participation au Jury de sélection des chevaux pour l’Université Universelle de Paris de 1878.
décès
Léonce décède peu de jours avant ses 53 ans, le 11 décembre 1890 à Breilly. Le faire-part de son enterrement a été trouvé aux archives de la Somme (cote 3e23.437). On y trouve nommé les membres de sa famille en vie à l’époque, et en particulier sa fille Alice FOUGERON, sa seule héritière.
- Mlle Alice FOUGERON, sa fille unique,
- Mr et Mme J. LEROY, ses beau parents,
- Comte et comtesse de CHASSEPOT, sa soeur et beau-frère,
- Mlle Camille de CHASSEPOT, sa nièce ?
- Mr Paul COULON, son beau-frère
- Raoul COULON, neveu, fils du précédent
- baron et baronne de FOURMENT, oncle et tante,
- Marquise du HAMEL
- Mr Eugène COULON,
- Mme Victor COULON
- Mr Raymont COULON
- Mr et Mme CAPRONNIER
- Mr et Mme Emile FOUGERON
- Mme Paul FOUGERON
- Mr et Mme LAURENT-GAMBIER et leur fille
- Mme GOSSE de GORRE,
- Mr et Mme Edouard LEROY et leurs enfants
- Mr et Mme Henri GOSSE de GORRE et leurs enfants
- Mr et Mme LARCHER et leur fils
Il est enterré au cimetière de Breilly. Sa tombe existe encore aujourd’hui.
Notes
1. | ↑ | voir la page wikipedia |
2. | ↑ | voir les coupures de presse Pinsard |
3. | ↑ | Aux élections de Mars 1891, Henri SAINT devance Henry BOISTEL de BELLOY et restera élu jusqu’en 1904, année où… BOISTEL de BELLOY lui succédera. Source: revue TDS de 2003 (No 75), Archives Départementales de la Somme, page 16. Info de Philippe PECQUET |